Pourquoi écrire un livre ?

par Dominique Fournet et Marc Coureau

« Range le livre, la description, la tradition, l’autorité, et prends la route pour découvrir toi-même. » – devise Indienne

Cette devise pourrait être celle d’axel conseil®. D’ailleurs, à l’heure du numérique, des réseaux sociaux, de la communication instantanée, quelle drôle d’idée de publier un livre ! C’est pourtant ce que nous avons décidé de faire il y a plus d’un an avec « À chacun son swing. »

Nous sommes même allés plus loin. Nous avons osé l’envoyer à un éditeur, Thierry Souccar, qui l’a jugé digne de rejoindre son catalogue (isbn 2365494439).

Pourquoi nous sommes-nous donné tant de mal ? Quelles différences entre un livre et des articles publiés en ligne ? En voici quatre.

Premièrement, les praticiens formés aux préférences motrices ActionTypes® sont de plus en plus nombreux. Ils se multiplient sur tous les terrains et proposent chacun leur interprétation de cette approche très puissante, mais très complexe.

Nous constatons malheureusement que faute de recul suffisant, nombre d’entre eux la dévoient. Leur bonne foi n’est pas en cause : il faut simplement du temps pour la maîtriser suffisamment et ce temps n’est pas toujours disponible pour qui lance son activité de formation ou de coaching.

Pour gagner du temps, ils appliquent de façon réductrice un « profil » sur les personnes au risque d’oublier que chaque personne dispose de toutes les ressources. Le profil ActionTypes® n’est pas une règle à suivre, c’est un outil d’observation. Et surtout, ce profil est dynamique : les ressources disponibles varient au fil du temps dans un cycle propre à chaque individu.

Le profil moteur ActionTypes®, c’est donc l’exact contraire d’une consigne à appliquer sans tenir compte de la situation à chaque instant. Seule la personne peut ressentir la fluidité ou la contrainte liées à la solution motrice proposée. La perception du coach, depuis l’extérieur, ne peut que s’effacer devant cette perception interne.

De plus, pour jouer au golf comme dans toutes les activités humaines, il n’y a rien à réparer ou stabiliser. « Nothing to fix », comme on dirait en anglais. Pour libérer le mouvement naturel, il faut d’abord amener la personne accompagnée à prendre conscience de son propre fonctionnement, puis lui permettre de comprendre comment en tirer parti pour agir au maximum de ses possibilités en toutes circonstances.

Pour la personne accompagnée comme pour le praticien ActionTypes®, la dynamique motrice et cérébrale se perçoit, se comprend puis se libère.

Cela prend du temps. Bien plus de temps que le visionnage d’une série de vidéos sur Internet. C’est pourquoi nous pensons que la lecture d’un livre est une bonne manière d’accéder à la compréhension des notions que nous utilisons.

Deuxièmement, au-delà de la temporalité, la relation entre l’auteur et son lecteur est privilégiée. Le premier a le devoir de parfaitement choisir ses mots parce qu’il ne pourra pas les expliquer s’ils sont mal compris. L’écriture lui donne le temps de le faire. De même, nos interventions axel golf® depuis 2005 nous ont déjà permis d’élaborer patiemment les mots-clés et le déroulé pédagogique qui facilitera la compréhension du lecteur.

La relation qu’installe le livre est donc très proche de celle que nous maîtrisons lorsque nous animons nos formations. Elle nous permet de rester fidèle à notre éthique (« le besoin du client avant tout ») et de mettre à profit notre expérience pour proposer des contenus qui dépassent la simple application d’une connaissance, si riche et puissante soit-elle.

La complicité qui se développe pendant la durée de la lecture a un autre avantage : elle réduit la tendance du public à se plier à l’avis des « experts » que les webinaires mettent littéralement en lumière dès qu’ils apparaissent à l’écran. Nous le savons trop bien pour être nous-mêmes, avec les meilleures intentions, tombés dans ce piège comme tant d’autres.

Le temps de la lecture nous permet, comme nous le faisons en formation, d’engager nos lecteurs à exercer d’abord leur libre arbitre. Pour percevoir sa propre dynamique, il faut d’abord… douter de ce que préconisent les experts.

Troisièmement, ce format nous a obligé à nous mettre à disposition d’un éditeur. Au-delà du grand professionnalisme de notre éditrice qui nous patiemment accompagnés et que nous remercions à nouveau ici, cela revient à écrire à plusieurs regards. Si Dominique maîtrise parfaitement l’approche ActionTypes® et ses implications pour les golfeurs, Marc n’a jamais joué au golf et notre éditrice ne connaissait ni le golf, ni les préférences motrices.

Au fil des nombreux allers-retours qui ont fait vivre notre texte originel pendant plus d’un an, celui-ci s’est clarifié pour devenir, nous l’espérons, parfaitement intelligible pour un néophyte. « Simple, mais pas simpliste » : il aurait été beaucoup plus difficile d’y parvenir sans ce regard extérieur. Notre expérience de l’animation , sur ce terrain différent, n’y aurait peut-être pas suffi.

Pour finir, nous avons découvert que la publication offre des satisfactions proportionnelles à l’énergie et au temps qu’on consacre à l’écriture et au plaisir qu’on en retire.

Les quelques jours passés ensemble enfermés à Dieppe, à la Toussaint 2019, pour terminer la première version du manuscrit resteront dans nos mémoires comme une parenthèse privilégiée, hors du temps, consacrée tout entière à notre projet. Un confinement avant l’heure, joyeux car volontaire et dépourvu de contraintes et de danger !

Ensuite, les échanges avec notre éditrice puis les spécialistes chargés de la réalisation de la maquette et de la commercialisation ont également été très enrichissants pour nous. Nous avons beaucoup appris, et nous espérons que notre collaboration avec notre maison d’édition n’en est qu’à ses premiers pas.

Et finalement, la réception de nos colis respectifs nous a permis de pleinement prendre conscience du chemin parcouru. Tenir l’objet, en feuilleter les pages, scruter la qualité de l’impression et le rendu des photos… Tout cela constitue une récompense bien supérieure à celle de la mise en ligne d’un texte ou d’une vidéo.

Alors, plutôt que « pourquoi écrire un livre? », la question serait… « Pourquoi ne pas en écrire un autre ? »

Bonne lecture !

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